Ampère, petit florilège

Ampère sur la tour Eiffel

« Pour exprimer d’une manière frappante que le monument que j’élève sera placé sous l’invocation de la Science, j’ai décidé d’inscrire en lettres d’or sur la grande frise du premier étage et à la place d’honneur, les noms des plus grands savants qui ont honoré la France depuis 1789 jusqu’à nos jours. »

Gustave Eiffel – 20 février 1889, cité par Georges Barral

« Chaque lettre est dorée et possède une hauteur de 60 centimètres. Les noms sont très lisibles à l’oeil nu ou avec une lorgnette pour les myopes »

Georges Barral – 1892

source : Georges Barral, Le Panthéon scientifique de la tour Eiffel – Histoire des origines, de la construction et des applications de la tour de 300 mètres, biographie de ses créateurs, exposé de la vie et des découvertes des 72 savants dont les noms sont inscrits sur la grande frise extérieure
, Paris, Albert Savine, 1892 [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k8742069]

image : Côté nord ouest, face au Trocadéro
Détail de Tour Eiffel vue depuis le pont Iéna, Wikipedia Commons
CC BY-SA 4.0

Lycée Ampère à lyon

Institution scolaire fondée en 1519 puis Collège de la Trinité repris par les membres de la Confrérie de la Trinité en 1524, il est dirigé pendant près de deux siècles par les Jésuites qui l’agrandissent, construisent les chapelles et diversifient l’enseignement (philosophie puis mathématiques, géométrie, astronomie, arts et théâtre).

Ecole centrale sous la Convention, il est l’un des premiers lycées créés par le Consulat, cela par un arrêté du 24 vendémiaire an XI (16 octobre 1802) pris en application de la loi du 11 floréal an X (1er mai 1802).

Lycée impérial sous l’Empire, Collège royal sous la Restauration et la Monarchie de Juillet, il devient Lycée de Lyon après la Révolution de 1848 et prend, en 1888, le nom d’André Marie AMPERE, savant et philosophe qui y enseigna au début du siècle.

Il est aujourd’hui, en application des lois de décentralisation, lycée polyvalent régional.

(source https://ampere.ent.auvergnerhonealpes.fr/le-lycee/)

Ampère, inventeur de mots

André-Marie Ampère a joué un rôle crucial dans la précision des concepts de « courant électrique » et « tension électrique ». Il a également introduit le terme « solénoïde » lorsqu’il a collaboré avec Arago à la conception de cet élément essentiel des circuits électriques.

Il est surprenant de constater qu’Ampère a aussi inventé d’autres termes scientifiques tels que « cinématique » et « cybernétique ». Ces termes ont été introduits dans son œuvre « Essai sur la philosophie des sciences », un traité où il propose une classification des sciences. Le terme « cybernétique », initialement proposé par Ampère, désignait l’art de gouverner ; une signification qui s’est éclipsée au fil du temps.

Einstein et Ampère

Albert Einstein était un physicien théoricien iconique. Il a fait néanmoins une expérience. La seule expérience scientifique conçue et réalisée par Albert Einstein, conjointement avec le physicien néerlandais Wander de Haas, avec comme objectif de démontrer une théorie d’André-Marie Ampère, la théorie des courants moléculaires. Le seul exemplaire complet conservé de l’expérience d’Einstein-de Haas peut être admiré au Musée Ampère.

La ville d’Ampére au Brésil

Avec plus de 20 000 habitants, cette ville s’est implantée sur les berges de la rivière « Ampére », d’où elle a pris son nom. La rivière « Ampére » a été ainsi baptisée au XIXe siècle en l’honneur d’André-Marie Ampère. L’accent grave, inexistant en portugais, a été remplacé par un accent aigu.

La ville d’Ampére, dans l’État du Paraná, est membre d’honneur de la Société des Amis d’André-Marie Ampère.

Situation d'Amére sur une carte du Brésil (source Google Map)

Naissance d’André-Marie Ampère

André-Marie Ampère naît le 20 janvier 1775 à Lyon. Son père est négociant en soie et sa mère Jeanne-Antoinette de Sutières-Sarcey est également issue d’une famille de négociants en soie. Le couple habite habite à Lyon dans le quartier Saint Nizier. Ils passent l’été dans leur propriété à Poleymieux aux Monts d’Or (l’actuel Musée André-Marie Ampère).

C’est en 1785 que le domaine de Poleymieux devient la résidence principale de la famile avec ses trois enfants, Antoinette, André-Marie et Joséphine.

Acte de baptême d’André-Marie Ampère (22 janvier 1775)

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Ampère, né à Lyon le 20 janvier 1775, a été baptisé deux jours plus tard sur la paroisse de Saint-Nizier : « Le vingt-deux janvier j’ai baptisé André-Marie, né le vingt, fils de Sieur Jean-Jacques Ampère, bourgeois de Lyon, et de Dame Jeanne-Antoinette de Sarcey son épouse ; parrain Sieur André de Sutières-Sarcey, ancien capitaine du régiment de Bretagne ; marraine Dame Marie-Madeleine Berthoy veuve de Sieur François [Galler?] marchand-mercier à Paris, représentée par Demoiselle Antoinette Sarcey, fille majeure, qui avec le père ont signé. [signatures : Jean-Jacques Ampère, André de Sutières-Sarcey, Antoinette Sarcey, le curé officiant] »

image : Archives municipales de Lyon

La maison de la famille Ampère, à Poleymieux

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L’aisance matérielle du père d’Ampère lui permet de se retirer en 1782 à Poleymieux-au-Mont-d’Or, au nord de Lyon où la famille continue cependant de passer l’hiver. C’est dans cette maison que le jeune André a passé toute sa jeunesse, jusqu’à son mariage. Aujourd’hui, elle abrite un musée consacré au savant et à l’histoire de l’électricité.

image : Musée Ampère – Poleymieux

Frontispice de l’Encyclopédie Diderot et d’Alembert

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A Poleymieux, André Ampère se forme librement en puisant dans la bibliothèque de son père. « L’Encyclopédie » de Diderot et d’Alembert, dont il dira plus tard qu’il en lut les 28 volumes à la suite, occupe une place particulière. Selon ses amis, le savant était encore capable à la fin de sa vie d’en réciter par coeur des articles entiers. Sa correspondance de jeunesse montre que « l’Encyclopédie », avec les classiques de l’Antiquité ou « l’Histoire naturelle » de Buffon, faisait partie de ses références habituelles.

image : DIDEROT (Denis) et al. Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers. t. 1. Paris, 1751 (1ère éd.)

Le siège de Lyon par les troupes révolutionnaires (oct. 1793)

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Pendant la Révolution, le père d’Ampère est retourné à Lyon pour y exercer les fonctions de juge de paix. Ayant fait arrêter le chef des Jacobins lyonnais, il est guillotiné à la suite de l’entrée des troupes de la Convention dans la ville. La nouvelle de cette mort plonge son fils, jusque là tenu dans l’ignorance des événements politiques, dans un état de prostration intellectuelle extrêmement profond. Il lui faut plus d’un an pour sortir de cette hébétude, grâce aux « Lettres sur la botanique » de Rousseau.

image : Collection particulière

Manuscrit inachevé d’Ampère : la rencontre de Julie (avril 1796)

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En avril 1796, Ampère s’éprend de Julie Carron, dont la famille habite non loin de Poleymieux. L’absence de situation du jeune homme reporte le mariage jusqu’en août 1799. Une abondante correspondance, ainsi que de nombreux poèmes d’Ampère, témoignent de l’intensité du sentiment qu’il éprouvait pour elle. La mort prématurée de Julie, en 1803 après de longs mois de maladie, sera pour lui un chagrin immense.

image : Archives de l’Académie des sciences – Paris)

Les multiples centres d’intérêt d’un groupe de jeunes lyonnais

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Avec quelques jeunes gens (qui resteront ses amis intimes), Ampère s’intéresse aux sciences, en particulier à la nouvelle chimie de Lavoisier, et à la philosophie. Il fait des observations d’astronomie, compose des poèmes et des tragédies, et se lance dans la construction d’une langue universelle.

image : DAVID J.-L. Lavoisier et sa femme (détail) ; huile sur toile, 1788. Metropolitan Museum of Art, New York

Prospectus annonçant un cours privé d’Ampère (1801)

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Pendant les premières années de son mariage, Ampère a installé chez lui un petit laboratoire, et donne des cours privés de mathématiques, de physique et de chimie. Le cours annoncé par cette affiche (imprimée fin 1801), cependant, n’a jamais eu lieu : en février 1802, Ampère est nommé professeur de physique-chimie à l’école centrale de Bourg-en-Bresse. Le texte de l’annonce montre déjà ce qui sera un souci constant du savant : la volonté de dégager l’unité profonde qui, pour lui, lie les sciences entre elles.

image : Musée Ampère – Poleymieux

Une personnalité complexe

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Ce portrait, un peu flatteur selon l’usage, ne laisse pas transparaître la personnalité complexe, parfois tourmentée, d’Ampère. A la fois rationaliste et profondément croyant, ayant un esprit encyclopédique et une sensibilité romantique, Ampère cherche à saisir l’unité des connaissances humaines. Passant d’un sujet à l’autre, il vise à atteindre dans chaque science ses fondements et ses rapports avec les autres disciplines.

image : Musée Ampère – Poleymieux

Jean-Jacques Ampère (1800-1864), le fils du savant

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En 1800 naît Jean-Jacques Ampère, fils de Julie et André-Marie. Grand voyageur et passionné de littérature, dont il enseignera l’histoire au Collège de France, il sera élu à l’Académie française en 1847 (fauteuil 37) et fera partie du cercle de Madame Récamier. De son second mariage avec Jenny Potot (qui fut par ailleurs un échec), Ampère a également eu une fille, Albine (1807-1842).

image : Ampère membre de l’Institut, portrait publié dans « L’Univers illustré » n° 319 du 13 avril 1864

Plan de Bourg-en-Bresse dessiné par Ampère pour sa femme (1802)

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En 1802-1803, Ampère enseigne la physique et la chimie à Bourg-en-Bresse pendant que sa femme, malade, est restée à Lyon avec leur petit garçon. Pendant son séjour à Bourg, Ampère publie son premier mémoire d’importance : les « Considérations sur la théorie mathématique du jeu » (1802), où il calcule la probabilité qu’a un joueur de perdre sa fortune après un nombre donné de parties.

image : LAUNAY, Louis de (ed.). Correspondance du Grand Ampère, tome 1, Paris, 1936. pl. VI.

Vue de Lyon au début du XIXe siècle

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En avril 1803, grâce à son mémoire sur le calcul des probabilités, Ampère est nommé professeur de mathématiques au Lycée récemment créé à Lyon, ce qui met fin à la douloureuse séparation avec sa femme. Mais la santé de celle-ci n’a fait que s’aggraver et, en juillet, la mort de Julie le pousse à vouloir quitter Lyon.

image : Musée des Tissus et des Arts décoratifs – Lyon

L’Ecole polytechnique : l’entrée des élèves ( fin XIX° )

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Appuyé par l’astronome Delambre, remarqué par le mathématicien Lagrange, Ampère est nommé en 1804 répétiteur d’analyse à l’Ecole polytechnique. Il y devient professeur en 1807. Cet enseignement l’ennuie et il finit par en démissionner en 1828.

image : CLARIS, Gaston. Notre Ecole Polytechnique. Paris, May et Motteroz, 1895.

Les échanges avec le philosophe Maine de Biran

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Bouleversé par la mort de Julie, Ampère est assailli de doutes religieux et se passionne pour la philosophie, « la seule science importante ». Comment l’homme atteint-il ses diverses connaissances ? Quelle est la certitude de ces connaissances ? Il entretient avec Pierre Maine de Biran (1766-1824) une correspondance régulière sur ces questions durant de longues années.

image : Portait de François Maine de Biran, 1798 (an VI) par Jean-Bernard Duvivier
(wikipedia)

Les vapeurs violettes de l’iode, et la chimie

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Sans faire d’expériences ni publier ses arguments, Ampère s’implique dans les débats entre les chimistes sur la nature du chlore et de l’iode qu’il considère comme de nouveaux éléments s’ajoutant à la liste de Lavoisier. Il cherche ensuite un classement « naturel » des 48 éléments chimiques alors connus et s’attaque à la question des atomes et des molécules.

image : https://www.webelements.com/iodine/

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